Au Canada, Makivvik est un organisme tout à fait unique. Constituée le 28 juin 1975 pour administrer les fonds provenant du tout premier règlement de revendications territoriales globales au Canada, soit la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, Makivvik a joué, au fil des ans, un rôle beaucoup plus grand que celui de simple administratrice.

Makivvik fait preuve de leadership sur les plans politique, culturel et économique dans la constitution et le développement d’une région dynamique appelée Nunavik, qui occupe le tiers septentrional du Québec, au sein du Canada. Les Inuits ont établi une identité distincte sur leur propre territoire.

Les réalisations de Makivvik démontrent à quel point des traités modernes ou des règlements de revendications territoriales globales des peuples autochtones peuvent être profitables pour tous les partenaires, soit les gouvernements et les Inuits. Makivvik a montré qu’elle avait la capacité de définir de nouvelles relations entre les gouvernements du Québec et du Canada et un groupe d’Autochtones, soit les Inuits du Nunavik.

Depuis la fin des années 1970, Makivvik est devenue un leader au Canada et dans le monde, car elle a su conjuguer avec succès les droits des Autochtones, les négociations politiques et son sens aigu des affaires pour mettre sur pied des entreprises florissantes et lancer des initiatives économiques qui ont contribué aux économies nationale, provinciale et régionale.

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L’organisme a réussi à dissiper les craintes initiales concernant la perte de titres et de droits ancestraux à l’égard des terres traditionnelles. En investissant prudemment les compensations financières et en utilisant certains titres inuits ancestraux, Makivvik a su démontrer dans quelle mesure les revendications territoriales pouvaient influencer et orienter les investissements dans le développement économique et la mise en valeur des ressources, l’évolution politique, la recherche scientifique et sur l’environnement ainsi que la construction d’infrastructures communautaires.

Les relations de travail efficaces qu’a entretenues Makivvik au fil des ans avec les gouvernements fédéral et provincial ont été tissées par des leaders déterminés qui ont mis en œuvre d’une manière cohérente les règlements sur les revendications territoriales, ce qui leur a permis d’atteindre les idéaux fixés.

Depuis la signature du premier règlement sur les revendications territoriales en 1975, Makivvik et le gouvernement du Canada ont, au terme de 14 ans de négociations, conclu en 2007 l’Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Nunavik. L’Accord couvre des zones extracôtières et des îles de la baie d’Hudson et de la baie d’Ungava.

Depuis sa création, Makivvik reconnaît l’importance de participer au programme politique national. Les Inuits du Nunavik ont joué un rôle important lors des négociations constitutionnelles de 1982, lesquelles ont permis de confirmer les droits des Inuits dans la Constitution du Canada et d’offrir une protection constitutionnelle aux règlements sur les revendications territoriales globales. Makivvik continue de se faire entendre à l’échelle nationale en siégeant au conseil de direction d’Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), l’organisme représentant les Inuits à l’échelle nationale. Cet organisme a d’ailleurs joué un rôle déterminant dans la prise de position lors de réunions des premiers ministres, comme dans le cas de l’Accord de Kelowna de 2005 et en ce qui concerne les excuses formulées par le gouvernement du Canada relativement à la politique d’assimilation et les pensionnats indiens dont ont été victimes les Inuits de toutes les régions du Canada.

L’un des principaux mandats de Makivvik est le développement économique et la création d’emplois. La Société reconnaît d’abord et avant tout que l’avenir économique du Nunavik continuera d’être tributaire des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables.

En ce qui concerne les ressources non renouvelables, Makivvik participe à des négociations et à des partenariats avec les secteurs tant public que privé. Il y a notamment des négociations avec Hydro-Québec concernant des projets existants et des propositions de projets hydroélectriques à la baie James ainsi que des négociations avec Glencore PLC à l’égard de la mine Raglan. Il incombe également à Makivvik d’investir et de gérer les fonds découlant de ces négociations.

Le Service du développement des ressources de Makivvik exploite à Kuujjuaq un centre de recherche reconnu à l’échelle nationale où l’on effectue des recherches scientifiques sur la faune et l’environnement. Makivvik appuie également les associations locales de chasseurs, de pêcheurs et de piégeurs ainsi que les corporations foncières qui administrent les terres que détiennent exclusivement les Inuits (terres de la catégorie I).

Les cinq membres de l’Exécutif de Makivvik et les 16 membres de son Conseil de direction sont élus par les résidents inuits du Nunavik. Les deux gouverneurs du Nunavik sont nommés par l’Exécutif et le Conseil de direction de Makivvik et jouent le rôle de conseil des sages.

Les Inuits du Nunavik, par l’entremise de Makivvik, sont membres de l’organisme inuit national, ITK, et de l’organisme international, Conseil circumpolaire inuit.